Noël au Japon : Histoire et différences avec l’Occident

Noël au Japon - Joyeux Noël en japonais

Père Castor style : l’histoire de l’arrivée de Noël au Japon

Les origines

Il était une fois, ou plus précisément entre 1552 et 1553, un missionnaire espagnol qui arriva au Japon. Il s’appelait Cosme de Torres et convertit beaucoup de Japonais au christianisme. Et qui dit christianisme dit Noël, même si de nos jours nous l’avons un peu oublié. Bref ! Cet engouement pour une nouvelle religion peut s’expliquer par le fait que le Japon était sans cesse secoué de guerres entre clans aux XVe et XVIe siècles. Après Cosme de Torres, Saint François Xavier vint également au Japon et y mena une politique de conversion très dynamique. Le peuple n’était pas le seul touché, certains seigneurs se tournèrent également vers le christianisme, notamment Oda Nobunaga qui le soutint, sans pour autant se convertir (pas folle, la guêpe !). Néanmoins la situation change à la mort d’Oda qui fut remplacé par Toyotomi Hideyoshi à la tête d’un Japon presque unifié. Ce dernier interdit le christianisme en 1587 et exige le départ de tous les missionnaires occidentaux. La persécution des chrétiens commencée sous son autorité perdure jusqu’en 1637, soit 39 ans après sa mort. En effet, son successeur Tokugawa Ieyasu est pendant un temps tolérant, puis déclare craindre des affrontements d’ordre religieux. Il fait perdurer les tourments à l’encontre des chrétiens, ce qui oblige ces derniers à pratiquer leur religion en cachette. Cette politique de rejet de l’étranger entraîne le pays jusqu’à une fermeture vers l’extérieur de plusieurs siècles (1641 – 1853), à l’exception de quelques accords commerciaux limités à quelques îles de l’archipel. Bref, ce n’était pas gagné pour le Père Noël au Japon !

Noël au Japon : le retour !

Chant de Noël — Douce nuit, sainte nuit en japonais

À la fin du XIXe siècle, l’ère Meiji (1868 – 1912) insuffle un vent de nouveautés et le pays se modernise et s’occidentalise. Et puisque la magie de Noël profite grandement au commerce, il fallait bien compter sur l’intervention (divine ?) d’une chaîne d’épiceries haut de gamme pour instaurer Noël au Japon. En 1900, « Meidi-ya » ouvre un magasin à Ginza, quartier chic de Tôkyô, ce qui lance Noël au Japon ! Durant l’ère Taishô (1912 – 1926), des revues pour la jeunesse se mettent à faire de Noël le sujet de leur couverture. De plus, la fin de cette ère marque une vraie avancée dans l’affirmation de Noël au Japon puisque l’empereur Taishô Tennô meurt le 25 décembre 1926 faisant de ce jour un jour férié. Voilà que la situation de Noël au Japon s’améliore !

Deux ans plus tard, en 1928, la quotidien Asashi Shinbun rend Noël populaire en écrivant que cette fête fait partie des moments forts de l’année. Suite à cela, des cafés et des boutiques se mettent à proposer des produits de saison. Puis c’est le cinéma qui s’y met puisqu’en 1944, Yamamoto Kajirô (mentor du grand Kurosawa Akira) réalise L’escadrille des faucons de Katô qui contribue à la réputation de Noël avec des scènes marquantes dans un décor de Noël, notamment un sapin de Noël. Dès lors, Noël s’est petit à petit fait une place au Japon !

Noël au Japon : différences et points communs avec notre Noël

Les illuminations romantique de Noël à Tokyo

 

Alors qu’en Occident Noël rime avec famille, Noël au Japon est avant tout une histoire d’amour ! Dans les années 30, les Japonais ont commencé à passer cette journée avec l’élu(e) de leur cœur, en en faisant aujourd’hui une fête très romantique. Et c’est également un jour pendant lequel vous pouvez déclarer votre flamme ! De plus, les Japonais considèrent que Noël est une fête pour les enfants à qui on offre des cadeaux. Les adultes n’en reçoivent généralement pas. Et dernière différence entre ces deux types de Noël : puisque cette fête ne fait pas l’objet d’une célébration particulière, outre un possible rendez-vous au restaurant pour les couples, Noël au Japon n’est pas synonyme de délicieux repas accompagnés de bons alcools suivis d’une belle prise de poids ! Non, Noël au Japon est une période moins agitée qu’en Occident, mais peut-être un peu moins magique également.

Quant aux points communs, parce qu’il y en a, oui ! les voici : les magasins, cafés et les rues sont décorés et de très belles illuminations éclairent les grandes villes. Cela confère un aspect festif en cette période froide que tout le monde apprécie ! De plus, même si Noël au Japon n’est pas l’occasion de choyer et d’être choyé par sa famille, c’est malgré tout un moment pour se rapprocher de la personne qu’on aime ou dont on partage la vie. Quand on y réfléchit, il semble logique que la famille soit au cœur de Noël en Occident puisque nous célébrons la naissance d’un enfant. C’est une bonne chose que la facette humaine et chaleureuse de cette fête ait su se préserver au Japon. Et c’est sans doute l’essentiel !

Où que vous soyez, Cléa Parapluie et son équipe vous souhaite de passer de bonnes fêtes et un joyeux Noël ! Chant de Noël — Vive le vent d'hiver en japonais

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2 commentaires

  • Bonjour
    Cosme comme Saint Xavier étaient des jesuites portugais. Les portugais ont importé les armes a feu ce qui a permis a Nobunaga de gagner la guerre civile.
    Les jesuites ont pretendus qu’audessus du Shogun il y avait un empereur à Rome ce qui a effrayé Tokugawa qui venait de gagner la guerre civile apres 3 siècles de combat permanents.

    • Cléa Parapluie

      Merci pour votre commentaire André, je vois que vous vous intéressez à l’histoire du Japon. Néanmoins, vous vous méprenez, Cosme de Torrès, né à Valence en 1510, et Saint François Xavier, né en 1506 à Navarre, étaient Espagnols. En revanche, ils ont tous deux étaient missionnés par Jean III, Roi du Portugal, pour évangéliser l’Asie, dont le Japon.

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