Alors que la vie continuait malgré la pluie battante, un cri retentit et brisa le calme des rues d’Uji.

Le parapluie n’avait pas fini sa phrase que la jeune fille l’envoyait valser et prenait ses jambes à son cou.

Cléa partit si vite qu’il se retrouva tout seul en un instant !

Affolée, elle bondissait plus qu’elle ne courait, effrayant les oiseaux sur son passage !

Une odeur dans l’air la saisit alors par surprise ! La bonne odeur de baguette !

Elle ne savait pas où sa course folle l’avait emmenée, mais quand elle releva la tête pour reprendre son souffle, une vision enchanteresse la réconforta : la charmante et chaleureuse vitrine d’une boulangerie française !

Oubliant momentanément sa mésaventure, Cléa s’approcha de la boutique.

Tout à l’intérieur la fascinait. Le regard de Cléa se faisait si intense que la boulangère se retourna et la vit le nez collé à la vitrine !

Cléa se para de son plus beau sourire pour se donner du courage et salua la boulangère en passant sa tête devant l’entrebâillement de la porte.

La jeune fille porta son regard sur les différents pains et viennoiseries. Elle en eut l’eau à la bouche !

Et un léger sourire apparut sur le visage de la boulangère qui observait Cléa.

Boulangère : Bienvenue !

Dans ses bras, de belles baguettes fraîchement sorties du four qu’elle s’apprêtait à mettre en rayon.

Ne tenant plus, Cléa choisit un beau pain au melon qu’elle plaça sur son plateau puis, elle se dirigea vers le comptoir.

Boulangère : Vous parlez bien le japonais !
Cléa : Vraiment ? Merci beaucoup ! Mais je dois encore progresser…

Cléa était ravie de ces quelques mots échangés ! Une conversation en japonais, avec une Japonaise, au Japon… Enfin ! Cléa expliqua à la femme qu’elle avait étudié le japonais pendant deux ans au lycée et cette dernière sembla agréablement surprise.

La bonne odeur du thé matcha que la femme lui servit rappela Cléa à la réalité.

Elle observa avec ravissement la feuille dessinée en mousse à la surface de sa boisson. Ces petits détails font toute la différence !

Cléa : C’est délicieux !

Cléa croqua alors dans son pain au melon et il était encore meilleur que ce qu’elle avait imaginé ! Fondant et ferme à la fois ! Elle se tourna vers la boulangère et lui dit que c’était délicieux.

Visiblement flattée, la femme s’intéressa encore davantage à Cléa et lui demanda d’où elle venait et si elle était en vacances. Sa surprise redoubla lorsque la jeune fille lui dit qu’elle était au Japon pour un an dans le but d’apprendre le japonais ! Et pendant qu’elles discutaient, un homme – certainement le boulanger ! – passa derrière le comptoir.

La boulangère rejoignit alors l’homme et le présenta à Cléa comme son mari. Or, à la grande surprise de la jeune fille, l’homme se mit  parler en français ! Il lui dit qu’il avait vécu en France. Cléa pensa que le hasard faisait bien les choses et lui posa quelques questions.

(Sur l’écriteau) Recherche employé à temps partiel

Le boulanger était passionné par la France et la cuisine. Pour cette raison, il avait décidé d’ouvrir cette boulangerie avec sa femme dès son retour au Japon ; mais à deux, il était difficile de tout faire et le couple recherchait une personne à embaucher à mi-temps.

Il n’en fallait pas plus pour Cléa. Elle sortit fièrement son CV en japonais de son sac, s’excusant rapidement de son état.

Après un rapide coup d’œil, le couple échangea un regard amusé et complice. La boulangère prit un crayon et barra d’un coup sec des kanji et en écrivit d’autres en-dessous. Elle tendit à Cléa son CV et lui expliqua qu’elle s’était trompée dans les kanji et que ce qu’elle avait noté n’avait aucun sens !

Le couple se mit à rire doucement et lui dire qu’après tout, elle était là pour apprendre. De plus, son air sympathique et motivé les mettait en confiance et ils lui dirent de repasser le lendemain à 9h pour un essai.

Cléa n’en revenait pas ! Elle allait travailler dans un endroit magnifique !

Elle dit au revoir à ses nouveaux patrons et affichait un sourire triomphant quand elle passa la porte de la boulangerie ! Cléa était parvenue à trouver un travail au Japon ! Mais quelqu’un l’attendait à la sortie…

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